5 - Les ravages de la passion by Dupuy Marie-Bernadette

5 - Les ravages de la passion by Dupuy Marie-Bernadette

Auteur:Dupuy, Marie-Bernadette [Dupuy, Marie-Bernadette]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-12-02T03:41:58+00:00


Le démon de la jalousie

Château de Torsac, mardi 27 décembre 1927

Le lendemain même, Jean se gara devant l’église de torsac. Il jeta un coup d’œil perplexe sur les tours du château. Très élégante dans un tailleur en velours brun, Claire lui caressa la main.

— Ne t’inquiète pas, je me sens forte, assura-t-elle. Fais ce que tu as prévu à Angoulême et reviens me chercher. Si Edmée refuse de me recevoir, je me baladerai dans le village ou au bord du ruisseau.

— Par ce froid? protesta-t-il.

—Je ne crains rien, mon Jean, ni le froid ni la colère de ma demi-tante. Va vite. Et n’oublie pas, ce soir nous dînons dans notre chambre, au lit!

Ils échangèrent un clin d’œil complice. Léon et Anita devaient profiter de leur absence pour libérer leur ancienne chambre, celle qui possédait le fameux placard cachant l’issue au souterrain. Jean avait eu gain de cause sur ce point. Le couple réintégrait la belle pièce où trônait leur lit de noces.

Après un dernier baiser, Claire descendit de l’automobile. Ses chaussures à talons firent bientôt crisser les gravillons de la cour. Le bel édifice qu’elle avait connu menaçant ruine avait fière allure. Un sapin décoré de rubans de satin doré trônait près du puits dont la margelle était restaurée. Les pierres de la façade, nettoyées à grands frais, proposaient a l’œil une douce teinte ivoire.

Un peu anxieuse, elle agita la sonnette. La vieille Ursule lui ouvrit.

— Chère madame, s’écria la domestique, que c’est gentil de rendre visite à madame Edmée! Elle ne quitte pas sa chambre, ces jours-ci. Entrez, le vent est glacé.

Ursule souriait d’un air ébahi. Elle vouait une profonde gratitude à Claire, qui avait soigné ses rhumatismes.

— Madame Edmée m’a recommandé de ne laisser entrer personne, même pas monsieur Louis, mais je suis sûre qu’elle sera contente de vous voir. Montez donc, je prépare un plateau avec du café frais et des biscuits. Notre demoiselle Marie est chez des cousins. C’est bien vide, le château, en cette période de fête.

Claire n’osa pas détromper la vieille femme. Cela n’aurait servi qu’à compliquer les choses. Elle s’empressa donc de gagner le premier étage et d’aller frapper à la porte d’Edmée.

« Heureusement que je connais bien les lieux! se dit-elle. Sinon, je me perdrais. »

Elle eut un regard amical pour le large couloir au parquet ciré et pour les tableaux accrochés entre les portes doubles qui se faisaient face. Cela lui rappela l’époque pas si lointaine où elle explorait le château, curieuse, fascinée.

— Ursule, c’est vous? fit une voix craintive. Eh bien, entrez!

Très émue, Claire se glissa dans la chambre. La châtelaine

était couchée, comme nichée au sein d’un fouillis d’oreillers et d’édredons. Ses lunettes sur le nez, elle tenait un roman à la main. Lorsqu’elle vit Claire, un cri aigu lui échappa.

— Ah non, pas vous! Sortez immédiatement! Sortez de chez moi!

— Edmée, je vous en prie, vous devez m’écouter. Je sais que vous êtes désespérée, mais je voudrais vous expliquer...

— Il n’y a rien à expliquer,, coupa celle-ci. Vous avez laissé mon pauvre fils épouser une moins que rien.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.